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Le 14 décembre 2020 à 08h41
par Marc Demoulin

Mathieu de Lophem (Skipr) sur la taxe kilométrique : « Agiter la carotte et non le bâton »

L’introduction d’une taxe kilométrique prônée par le gouvernement bruxellois n’en finit pas de faire couler de l’encre. Régions flamande et wallonne, organisations professionnelles, fédérations patronales mais aussi navetteurs s’insurgent contre cette nouvelle taxe jugée totalement inappropriée et inéquitable. Mathieu de Lophem, CEO de l’application de mobilité Skipr, a partagé son point de vue avec link2fleet

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link2fleet : Moins de voitures dans Bruxelles, c’est plutôt une opportunité pour Skipr, non ? Alors plutôt satisfait de cette mesure ?

Mathieu de Lophem : Bruxelles fait partie des capitales les plus embouteillées d’Europe donc il est en effet temps d’agir. Je ne suis, par contre, pas certain que la méthode employée soit la plus judicieuse. Pour sensibiliser les conducteurs à moins utiliser leur voiture pour se rendre à Bruxelles, il faut plutôt les récompenser et non brandir la menace d’une punition. Et puis, le préalable est un accord au niveau des régions car pour l’instant, il s’agit d’une double peine pour les navetteurs en provenance de Flandre et de Wallonie. Cette annonce ressemble à une énorme maladresse de communication.

link2fleet : Que préconisez-vous ?

Mathieu de Lophem : J’aime à rappeler que Skipr ne fait pas la chasse à la voiture. Nous nous battons contre l’autosolisme et le fait de prendre sa voiture par défaut. La voiture reste essentielle – et souvent indispensable – dans l’équation de mobilité. Nous prônons l’utilisation de chèques mobilité fiscalement attractifs qui inciteraient les gens à utiliser plus régulièrement d’autres solutions de mobilité. Bruxelles doit devenir un pôle multimodal.

link2fleet : Malgré l’incitation au télétravail, on a l’impression de rencontrer encore pas mal de congestion à Bruxelles, comment l’expliquez-vous ?

Mathieu de Lophem : D’une part, la capacité du réseau pour les voitures se réduit avec l’arrivée de nouveaux espaces routiers dédiés aux cyclistes. D’autre part, les gens hésitent toujours aujourd’hui à monter dans un bus, un tram ou un métro vu la circulation du virus. Ils privilégient dès lors leur voiture personnelle. Je suis toutefois très enthousiaste de voir de nombreuses entreprises préparer des alternatives multimodales pour leurs collaborateurs. Un déclic est indéniablement en train de s’opérer au niveau du monde professionnel.

 

Plus d’infos: https://fr.skipr.co/

 

Marc Demoulin

Marc Demoulin, rédacteur de cet article

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